Dans le contexte de tensions avec la Russie et de guerre en Ukraine, l’indépendance énergétique et la transition écologique de l’Union européenne apparaissent plus que jamais nécessaires.

Le  9 mars dernier une conférence, pour « Renforcer l’autonomie énergétique européenne et réussir la transition écologique », a été organisée dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne 2022.

L’indépendance énergétique de la France et de l’union européenne dans la prochaine décennie

La Russie fournit 45% des importations de gaz et de charbon de l’UE, et 25% de celles de pétrole. La dépendance de la France à l’égard du gaz russe est limitée et représente moins de 20%. En 2021, les achats de pétrole brut russe ont représenté 9,5% des achats de pétrole brut de la France.

Pour sortir de cette dépendance au gaz russe et au pétrole, plusieurs étapes sont nécessaires : protéger les entreprises, accompagner les ménages face aux hausses de prix et adapter notre modèle de consommation énergétique.

L’Union européenne a présenté des solutions pour amortir l’impact de la flambée des prix énergétiques et réduire de deux-tiers les importations de gaz russe dès cette année, avant un sommet où les Vingt-Sept (10 et 11 mars) devraient s’engager à « sortir » de la dépendance aux hydrocarbures russes.

L’UE appelle aussi à accélérer les efforts de décarbonation dans les bâtiments et l’industrie prévu dans son plan climat pour 2030 : « sa mise en œuvre complète permettrait de réduire la consommation européenne annuelle de gaz de 30% », estime Bruxelles.

Les solutions à court terme proposées par la France

1ère urgence : Diversification et sécurisation de l’approvisionnement énergétique en Europe

  • La diversification des approvisionnements de l’Europe, notamment en gaz, est une urgence absolue. Elle doit passer par d’autres partenariats avec d’autres pays, et doit reposer sur de nouvelles infrastructures. La France doit rendre ses 4 terminaux de Gaz Naturel Liquéfié opérationnels rapidement pour accélérer la « dégazification »,
  • Accélérer le remplissage des stocks : la Commission européenne soumettra d’ici avril une proposition législative pour établir un niveau moyen de stockage d’au moins 90% d’ici fin septembre, afin de préparer le continent au prochain hiver, avec des objectifs pour chaque pays.

2e urgence : Protection et accompagnement des acteurs économiques et des ménages

Dès l’automne 2021, la France s’est engagé à protéger les ménages et les entreprises face à la hausse des prix de l’énergie.

Le soutien est principalement ciblé sur les entreprises les plus vulnérables et les ménages qui en ont besoin immédiatement :

  • 38 millions de français ont bénéficié de l’indemnité inflation,
  • Un cheque énergie supplémentaire pour plus de 5,8 millions de français,
  • Plafonnement des prix de l’électricité à 4% au lieu de + 40 % : 1,5 M de PME et TPE en ont bénéficié,
  • Gel du prix du gaz étendu jusqu’à fin 2022.

Les solutions à moyen terme

A moyen terme, la France doit poursuivre son investissement en faveur de la transition écologique pour gagner son indépendance énergétique tout en protégeant les plus fragiles.

  • Adapter nos modes vie pour économiser et réduire notre consommation énergétique : 1°C en moins de chauffage permettrait une économie de 8% de la consommation énergétique de la France,
  • Poursuivre l’action européenne de reforme du marché européen de l’énergie, pour réduire la dépendance aux énergies fossiles. La commission européenne proposera des ajustements nécessaires, même temporaires, pour fixer des couts dépendant du cout moyen de production, pas du prix moyen du gaz sur le marché. Il est important de mettre fin à cette aberration économique et environnementale. La aussi la France sera force de proposition.

Les solutions à long terme pour préparer l’avenir

Dans cette perspective, le Président de la République a présenté les nouvelles orientations de la France en matière énergétique :

  • Construction de six réacteurs EPR d’ici à 2035, (+8 d’ici 2050) et la prolongation du parc existant,
  • Multiplier par 10 la production d’énergie solaire d’ici 2050,
  • Développer 50 parcs éoliens d’ici 2050,
  • Accélérer le développement de technologies de rupture comme l’hydrogène,
  • Flécher les recettes fiscales provenant des énergies fossiles vers le développement des énergies vertes : chaque recette ira vers le développement des énergies renouvelables et de l’énergie decarbonée.