La création de valeur autour d’une agriculture sans glyphosate est la condition d’une transformation durable et soutenable de notre système de production.
Pour soutenir les entreprises agricoles qui déclarent en 2021 et/ou 2022 qu’elles n’utilisent plus de produits phytopharmaceutiques contenant la substance active glyphosate, le ministre de l’agriculture et de l’alimentation a annoncé un crédit d’impôt de 2500 euros pour les filières les plus impactées économiquement en raison de leur consommation de glyphosate. C’est le cas en particulier des cultures permanentes (viticulture, arboriculture) et des grandes cultures.
Au-delà de ce crédit d’impôt, l’Etat investira 80 millions d’euros supplémentaires pour abonder la prime à la conversion des agroéquipements prévue dans le plan de relance, dotée de 215 millions d’euros.
L’enjeu est en effet de mettre en place des dispositifs pour compenser les coûts induits par la sortie du glyphosate pour les agriculteurs, car aujourd’hui, un agriculteur qui investit pour sortir du glyphosate ne bénéficie pas de création de valeur immédiate : le prix de vente de production reste inchangé. A titre d’exemple et sur la base de travaux de l’INRAE, la sortie du glyphosate, à l’échelle d’une exploitation, entraîne une perte d’excédent brut d’exploitation (EBE) allant jusqu’à 16 % pour des grandes cultures en semis direct soit un surcout allant jusqu’à 80 € par hectare, soit jusqu’à 7 000€ pour une exploitation de taille moyenne de 87 hectares. En viticulture, la perte moyenne d’EBE est de 7 % pour l’exploitation, soit un surcout moyen de 250 € par hectare.