TRIBUNE. Plus de trente parlementaires de la majorité ont plaidé pour un véritable effort pour ces écoles qui proposent un enseignement gratuit, fondamental et technique, à des jeunes de 15 ans, identifiés comme décrocheurs.
« La Nation sera là pour vous accompagner. C’est le message du président de la République à la jeunesse française lorsqu’il annonce le contrat engagement jeune. Les jeunes de moins de 26 ans en manque de perspectives mais motivés pour suivre une formation à compter du 1er mars 2022 bénéficieront d’une allocation jusqu’à 500 € par mois. Si le chômage se résorbe, il y a encore en France des centaines de milliers de postes à pourvoir, notamment dans les métiers de l’industrie, qui font leur retour en grâce au lendemain de la crise sanitaire.
L’industrie propose près de 100 000 emplois sur tout le territoire sans réussir à recruter. Alors que nous sommes à un moment critique de réindustrialisation et de relocalisation, notre industrie doit freiner son développement, faute des compétences nécessaires. En complément des lycées techniques et des centres de formation des apprentis, le modèle des Écoles de Production apporte un début de réponse à ce paradoxe.
Les Écoles de Production sont des établissements privés d’enseignement, à but non lucratif, reconnus par l’État. Elles proposent un enseignement gratuit, à la fois fondamental et technique, à des jeunes de 15 ans, qui sont identifiés comme décrocheurs, et qui ont besoin de « faire pour apprendre ». Durant deux années, ils reprennent goût à la collectivité, au travail et retrouvent la fierté de produire et de se projeter dans un avenir possible. À l’issue de leur scolarité diplômante, la moitié des jeunes décident de continuer leurs études et les autres se voient proposer en moyenne 4 à 5 offres d’emploi en CDI.
Synergie entre un bassin d’emploi, des industriels et des jeunes
Les Écoles de Production réussissent là où d’autres dispositifs sont moins efficaces face au décrochage scolaire. Nous sommes nombreux, élus au cœur de nos territoires, associations et entreprises, à encourager ces projets, à contribuer à créer cette synergie entre un bassin d’emploi, des industriels et des jeunes. On compte déjà 41 Écoles en France et elles accueillent un peu plus de 1 200 élèves chaque année. Il est temps de capitaliser sur le succès de ce modèle et de déployer des Écoles sur tout le territoire. Car comme le dit Périclès, « si on veut obtenir quelque chose que l’on n’a jamais eu, il faut tenter quelque chose que l’on n’a jamais fait ».
Lever les freins encore nombreux
Le gouvernement, par la voix d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’industrie, en partenariat avec la Banque des Territoires, vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt de 5 millions d’euros pour doubler le nombre d’Écoles d’ici fin 2023.
Nous, parlementaires de la majorité, lançons un appel pour lever les freins et soutenir le développement massif des Écoles de Production. L’avenir des jeunes est notre défi à tous. Nous appelons l’État à sécuriser les financements pour ce qui concerne les investissements dans la chaîne de production et les frais de fonctionnement. Nous appelons le ministère de l’éducation nationale à regrouper et accélérer les inspections des Écoles et à desserrer les contraintes sur la reconnaissance des directeurs d’établissements pour pouvoir recruter des industriels.
Nous appelons toutes les Régions à identifier les opportunités. Seules 6 Régions sur 18 ont signé une convention avec la Fédération Nationale des Écoles de Production et certaines Régions comme Grand Est ou dans les Outre-Mer ne comptent encore aucune École.
Les industriels doivent être au rendez-vous
Enfin, nous appelons les entreprises industrielles à proposer du mécénat de compétence, en détachant, parmi leurs collaborateurs, des porteurs de projet aux compétences-métiers solides, qui soient capables d’établir des partenariats ambitieux et un mode de gestion pérenne. Puisque les élèves passent 60 % de leur temps en situation de production, les industriels doivent être au rendez-vous et passer des contrats de sous-traitance avec les Écoles. Répondre à ces commandes réelles est une véritable source de confiance et de fierté pour les élèves.
Un jeune, une solution. Le gouvernement investit plus de 9 milliards d’euros pour que chaque jeune trouve sa place dans la société. Grâce au soutien de la ministre du travail Élisabeth Borne, il alloue 7,5 millions d’euros aux Écoles de production pour 2022. À nous désormais de saisir cette main tendue et d’impulser, à notre niveau, les Écoles de demain, pour que nos jeunes réinvestissent les métiers qualifiants et que notre industrie sacre son retour en force ».
Signataires :
Thomas RUDIGOZ, Député du Rhône,
Sandrine MÖRCH, Députée de Haute-Garonne
Catherine FABRE, Députée de Gironde
Marie-Christine VERDIER-JOUCLAS, Députée du Tarn
Sylvie CHARRIERE, Députée de Seine-Saint-Denis
Corinne VIGNON, Députée de Haute-Garonne
Pascale BOYER, Députée des Hautes-Alpes
Danièle CAZARIAN, Députée du Rhône
Dominique DAVID, Députée de Gironde
Anne BRUGNERA, Députée du Rhône
Jean-Michel MIS, Député de la Loire
Carole GRANDJEAN, Députée de Meurthe-et-Moselle
Anissa KHEDHER, Députée du Rhône
Gilles LE GENDRE, Député de Paris
Fannette CHARVIER, Députée du Doubs
Typhanie DEGOIS, Députée de Savoie
Jean-Marc ZULESI, Député des Bouches-du-Rhône
Sira SYLLA, Députée de Seine-Maritime
Éric ALAUZET, Député du Doubs
Jean-Charles COLAS-ROY, Député de l’Isère
Christophe AREND, Député de Moselle
Gaël LE BOHEC, Député d’Ille-et-Vilaine
Céline CALVEZ, Députée des Hauts-de-Seine
Laurence MAILLART-MEHAIGNERIE, Ille-et-Vilaine
Stella DUPONT, Députée du Maine-et-Loire
Patrice PERROT, Député de la Nièvre
Adrien MORENAS, Député du Vaucluse
Muriel Roques-Etienne, Députée du Tarn
François CORMIER-BOULIGEON, Député du Cher
Thomas GASSILLOUD, Député du Rhône
Patrice ANATO, Député de Seine-Saint-Denis
Philippe CHASSAING, Député de Dordogne
Thierry MICHELS, Député du Bas-Rhin
Yves DANIEL, Député de Loire-Atlantique
Jean-Louis TOURAINE, Député du Rhône
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