Le contexte particulier de confinement constitue malheureusement un terreau favorable aux violences conjugales et intrafamiliales : la promiscuité, les tensions et l’anxiété peuvent y concourir. Plusieurs dispositifs ont été mis en œuvre.

Continuité de l’aide aux victimes de violences

Le traitement des affaires de violences conjugales continue d’être assuré par les juridictions, désormais fermées au public pour éviter la propagation du virus. Les audiences pour comparution immédiate seront maintenues pour juger les conjoints violents sans délai. Les juges aux affaires familiales continueront à assurer le prononcé des ordonnances de protection des victimes.

Le traitement des contentieux urgents est assuré, des permanences sont tenues dans les tribunaux pour enfants afin de prendre les mesures utiles de protection pour les enfants exposés à une situation de danger. En cas d’urgence, des ordonnances de placement provisoire peuvent être rendues par les magistrats pour garantir leur protection. L’accueil de ces enfants est assuré par les professionnels de la protection de l’enfance, à qui des préconisations ont été adressées afin de garantir leur sécurité sanitaire et celle des enfants accueillis. Concernant la répression des violences faites aux enfants, les audiences de comparution immédiate ou les présentations devant le juge d’instruction qui s’imposent se tiendront.

Le ministre de l’Intérieur a demandé aux forces de l’ordre de rester pleinement mobilisées dans leur combat contre les violences intrafamiliales. Pour tout cas de danger grave et immédiat, avec nécessité d’une intervention sur place, il convient de contacter les services de première urgence:

  • Le 17 doit impérativement être le moyen de contact utilisé en cas d’urgence.
  • Les services de police ou de gendarmerie (17 ou 112), les pompiers (18 ou 112) ou le Samu (15) restent mobilisés pour les situations d’urgence.

La plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes mise en place par le ministère de l’Intérieur pour signaler des violences et pouvoir bénéficier d’assistance et de conseils reste pleinement opérationnelle durant toute la période du confinement. Elle est disponible sur arretonslesviolences.gouv.fr. Elle reste active 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et permet de dialoguer avec des forces de l’ordre formées aux violences sexistes et sexuelles de manière anonyme et sécurisée.

Nouvelles mesures mises en place

Dès le début de la période de confinement, de nouvelles mesures ont été annoncées protéger les victimes de violences conjugales, annoncé le lundi 16 mars, en lien avec les différents ministères concernés :

  • Le 3919, numéro d’écoute national, reste opérationnel et une écoute à distance a été mise en place. Des téléphones portables ont été livrés au domicile des écoutantes afin de garantir une continuité de service. La ligne est ouverte du lundi au samedi de 9h à 19h.
  • Dans chaque département, un état des lieux de la situation des associations locales et des centres d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violences est régulièrement réalisé. Les directrices régionales et les déléguées départementales aux droits des femmes sont mobilisées pour assurer ce suivi et résoudre les problèmes rencontrés par les structures.

Enfance en danger

Le 119, numéro d’appel pour l’enfance en danger, est joignable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 en priorisant les appels d’enfants. L’ensemble de l’équipe du Groupement d’intérêt public enfance en danger (GIPED) maintient sa collaboration avec les Cellules de recueil d’informations préoccupantes (CRIP) des conseils départementaux.

Chacun peut composer le 119 s’il est témoin, même auditif, même dans le doute, de violence commise sur un enfant, quelle que soit sa nature. Cela vaut également pour les enfants et adolescents confrontés à une telle situation pour eux-mêmes ou pour un autre mineur en danger. L’appel, gratuit depuis tous les téléphones, n’apparaît sur aucun relevé téléphonique.

Les associations de protection de l’enfance restent également, plus que jamais, à l’écoute pour fournir des conseils ou des orientations vers des services compétents, notamment :

  • La Voix De l’Enfant : 01 56 96 03 00
  • L’enfant Bleu – Enfants maltraités : 01 56 56 62 62
  • Colosse aux pieds d’argile : 07 50 85 47 10
  • Stop maltraitance / Enfance et Partage : 0 800 05 1234

Enfin, face au risque de burn out parental, des conseils et assistance existent :

  • Rompre l’isolement : joindre un proche ou quelqu’un de confiance au téléphone
  • Atténuer le sentiment de persécution par le bruit des pleurs : allumer la radio ou la télévision
  • Consulter le « guide des parents confinés : 50 astuces de pro » publié par le Secrétariat d’Etat chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes, disponible sur le site du gouvernement.
  • Laisser l’enfant en sécurité dans son lit quitte à le laisser pleurer
  • Demander de l’aide par tous les moyens, y compris en contactant son médecin traitant son pédiatre, ou en appelant le 15