La publication du 6e rapport de synthèse du GIEC le lundi 20 mars dernier réaffirme, une fois encore, l’urgence à agir pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, tant en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre que d’adaptation au changement climatique. Il synthétise les connaissances scientifiques acquises entre 2015 et 2021 sur le changement climatique, ses causes, ses impacts et les mesures possibles pour l’atténuer et s’y adapter.
Les experts du GIEC confirment que la hausse du niveau de réchauffement global s’est accentuée : il atteindra 1,5°C dès le début des années 2030. Le GIEC rappelle néanmoins qu’il est encore possible de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, si le pic d’émissions mondiales de gaz à effet de serre intervenait avant 2025 et à condition que les émissions baissent rapidement ensuite jusqu’à atteindre la neutralité carbone en 2050.
Dans cette perspective, la France a engagé des réformes pour décarboner son mix énergétique, notamment parce que notre consommation finale d’énergie repose encore à 66% sur les énergies fossiles importées et émettrices de GES : interdiction des véhicules à moteur thermique, décarbonations des transports et du parc automobile, plan de sobriété énergétique, rénovation du parc de logement et des bâtiments publics énergivores (ma primRenov, fonds vert), interdiction des chaudières à fuel et gaz (prochainement), appui à la filière hydrogène vert, accélération des énergies renouvelables, loi AGEC pour réduire le gaspillage et les déchets… Nous avons adopté la semaine dernière une loi sur la relance de la filière nucléaire français – que le GIEC qualifie dans son rapport d’énergie utile en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Par ailleurs :
Loi climat et résilience – promulguée le 22 août 2021 – traduit une partie des 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030, dans un esprit de justice sociale :
Le 2e Plan national d’adaptation au changement climatique – PNACC 2 – vise une adaptation effective dès le milieu du XXIe siècle à un climat régional en métropole et dans les outre-mer cohérent avec une hausse de température de 1,5 à 2°C au niveau mondial,
La stratégie nationale bas-carbone de la France donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable,
La concertation nationale en cours sur le prochain mix énergétique « Notre avenir énergétique se décide maintenant » associe plus largement les Français à l’élaboration du mix énergétique de la France pour les prochaines années ;
L’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) a pour missions principales de collecter et diffuser les informations sur les risques liés au réchauffement climatique, formuler des recommandations sur les mesures d’adaptation à envisager pour limiter les impacts du changement climatique et être en liaison avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC),
Depuis 2017, la baisse des émissions de GES en France atteint 9,6 % ( https://www.ecologie.gouv.fr/emissions-gaz-effet-serre… ). Ces différentes mesures et plan d’action nous permettent de réduire nos émission de GES en France mais pas encore à un rythme suffisant selon le Haut Conseil pour le Climat. C’est pourquoi nous devons encore accentuer nos efforts dans les secteurs les plus émetteurs : transports, logement, industrie, agriculture, déchets.
Pour atteindre les objectifs de neutralité carbone, l’effort doit nécessairement être partagé par tous les pays fortement émetteurs de GES. En premier lieu la France qui joue un rôle moteur en matière de lutte contre le changement climatique, à la fois sur la scène européenne et internationale.
En effet, la France présidait l’Union européenne lorsque le texte le plus ambitieux en matière climatique au niveau international a été adopté en 2022 : le paquet Fit for 55. Un ensemble de propositions visant à réviser et à actualiser la législation de l’UE ainsi qu’à mettre en place de nouvelles initiatives pour veiller à ce que les politiques de l’UE soient conformes aux objectifs climatiques convenus par le Conseil et le Parlement européen.
Lors de la COP28 à Dubaï, les États devront prendre toute la mesure de cette urgence et de ce constat scientifique et relever leur ambition à l’heure du bilan de l’accord de Paris. Le financement international de la transition écologique est crucial à cet égard et un enjeu central pour la France, qui est un des principaux contributeurs à la finance climat internationale, en mobilisant chaque année 6 milliards d’euros dans les pays en développement. En amont de la COP, la France accueillera, à l’initiative du Président de la République, à Paris les 22 et 23 juin un sommet sur la lutte contre les inégalités et le financement du climat.