La stratégie nationale pour mieux prendre en charge, faire connaître et diagnostiquer l’endométriose a été lancée le 11 janvier 2022 par le Président de la république.
« Ce n’est pas un problème de femmes. C’est un problème de société « , a estimé le Président de la République à propos de cette maladie qui touche près d’une femme sur dix en France -soit environ 2,5 millions d’entre elles- et qui est la première cause d’infertilité en France. Une maladie qu’il faut « sortir du silence ».
Cette stratégie est le fruit de plusieurs groupes de travail rassemblant chercheurs, médecins, et associations de patients organisés dans le cadre du rapport demandé par le ministre de la santé, Olivier Véran, à Chrysoula Zacharopoulou, gynécologue et députée européenne, qui se bat pour faire reconnaître cette maladie depuis des années : « C’est un aboutissement et une grande journée pour moi et pour toutes ces femmes qui ont connu des difficultés pour avoir un enfant, qui ont perdu leur travail… « .
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est caractérisée par la présence de cellules d’origine utérine en dehors de l’utérus. Lors des règles, des cellules de l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’utérus), au lieu d’être évacuées vers le bas, refluent vers le haut par les trompes, de façon anormale. Ces cellules prolifèrent et peuvent pénétrer dans les tissus et les organes (ovaires, intestins, vessie…), provoquer des saignements, nodules ou kystes, et générer de fortes douleurs dans la plupart des cas, le plus souvent au moment des règles ou des rapports sexuels. Les douleurs apparaissent généralement à l’adolescence, et s’intensifient avec le temps.
L’endométriose est encore trop souvent méconnue ce qui entraine, en moyenne, un retard de diagnostic de 7 ans en moyenne.
Mieux comprendre cette maladie et ses causes et trouver des traitements thérapeutiques
- Un programme national de recherche en partie financé par des fonds France 2030 : l’objectif étant de mieux identifier les causes de l’endométriose qui associent des facteurs directement liés aux menstruations à des facteurs génétiques et environnementaux. Il est aussi prévu de former une cohorte française, voire européenne, de l’endométriose, qui scrutera la fréquence, les facteurs et les conséquences de la maladie,
- Lutter contre l’errance médicale et le retard de prise en charge: des filières territoriales de soins seront ainsi lancées, avec au moins un centre de recours et d’expertise identifié par région, pour permettre une prise en charge globale et personnalisée grâce aux agences régionales de santé qui vont lancer des appels à projet. « L’objectif est de remettre une « feuille de route » à toute jeune fille ou femme atteinte d’endométriose, à l’issue de la première consultation, et de faire du médecin généraliste un référent », selon le Président de la République,
- Développer un « réflexe endométriose » auprès de tous les publics à l’école, à l’université, à la maison, au bureau, et même, et surtout, dans les milieux médicaux . Cela doit passer par la formation des professionnels de santé, comme les sages-femmes, les paramédicaux etc.
Cette stratégie est une formidable nouvelle pour toutes et tous et avant tout pour les femmes atteintes d’endométriose qui souhaitent être mieux informées, mieux diagnostiquées, mieux soignées mais surtout être reconnues et accompagnées par la société toute entière. Pour la mettre en oeuvre rapidement, un comité de pilotage national sera rassemblé très prochainement par le ministre de la Santé, Olivier Véran.