La COP 26, qui s’est déroulée du 1er au 13 novembre 2021 à Glasgow, avait pour ambition de replacer le climat au cœur des préoccupations des Etats, et de trouver des arbitrages communs entre des parties aux intérêts divergents pour aboutir à un compromis à la hauteur de l’urgence climatique.
Un défi d’autant plus important à relever que le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) conclut que la température de la planète devrait augmenter de 1,5 degré Celsius dès 2030, soit dix ans plus tôt que la précédente prévision du Giec.
Un défi colossal qui a forcément généré un effet déceptif.
Si l’absence d’accord sur l’aide annuelle de 100 milliards de dollars par an pour les pays en développement ou en matière de pertes et préjudices (réparation des catastrophes climatiques) est particulièrement décevant, cette conférence des parties a tout de même permis de faire avancer les négociations et de former de nouvelles coalitions sur des enjeux sectoriels et d’acter de réelles avancées visant à enrayer la crise climatique.
A l’issue de deux semaines de négociations, la COP 26 a ainsi permis d’aboutir à l’adoption du « Pacte de Glasgow pour le climat » qui vise à finaliser les règles d’application de l’Accord de Paris. Un accord historique qui nous engage à poursuivre les efforts et à renforcer et accélérer la réponse mondiale à la menace du changement climatique en contenant l’augmentation de la température mondiale à un niveau bien inférieur à 2 degrés Celsius.
Les principales avancées de la COP 26
Pour la première fois, 46 pays s’engagent à accélérer la diminution du recours au charbon, responsable de plus de 40% des émissions de CO2. Un premier pas prometteur qui devrait encourager les pays les plus émetteurs à sortir progressivement mais définitivement du charbon.
Loin d’être une « promesse creuse », cet engagement se traduit dans les faits avec le partenariat pour la transition énergétique juste en Afrique, notamment soutenu par la France – qui a d’ailleurs rehaussé sa contribution à hauteur de 6 milliards d’euros par an. L’Afrique du Sud a ainsi pu s’engager à décarboner sa production électrique et à investir dans la mobilité électrique et l’hydrogène.
39 pays et institutions se sont engagés à mettre fin aux financements à l’étranger de projets d’exploitation d’énergies fossiles d’ici fin 2022. Une décision forte et cohérente pour tendre vers la neutralité carbone. Les flux financiers internationaux seront ainsi orientés pour rendre les technologies propres abordables pour les pays en développement d’ici 2030.
L’accord obtenu sur les règles d’application de l’article 6 de l’Accord de Paris sur la coopération internationale et les marchés carbone constitue également une avancée capitale pour rendre l’Accord de Paris pleinement opérationnel en matière d’atténuation et d’adaptation.
Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre à avoir contribué au réchauffement climatique. Plus de 100 pays, qui représentent la moitié des émissions de méthanes, se sont donc engagés à réduire ses émissions de 30 % d’ici à 2030.
Plus de 100 Etats se sont engagés à stopper la déforestation et la dégradation des terres d’ici 2030. Le Global Forest Finance Pledge, dans lequel la France est engagée, va mobiliser 12 milliards de dollars pour restaurer les forêts, puits de carbone de notre planète. La France n’a pas attendu la COP 26 pour être pionnière et jouer un rôle moteur en la matière grâce à sa Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée issue de la loi Climat et Résilience.
Face à l’urgence climatique, le temps presse. Protéger tous les pays des catastrophes climatiques est un devoir de solidarité. Les évènements extrêmes se multiplient à travers le monde : vagues de chaleur extrême, sécheresses, incendies ravageurs, pluies diluviennes et inondations ou encore fontes des glaces. Un constat alarmant qui nous impose d’aller plus loin et de transformer nos ambitions climatiques en actions concrètes et décisives pour les générations futures.
Dans cette perspective, la COP 26 a été un instrument de négociation permettant d’acter une nouvelle dynamique et de rehausser les ambitions climatiques mondiaux pour faire front commun face au dérèglement climatique.
L’enjeu est désormais de traduire tous ces engagements en plans d’actions nationaux et territoriaux, et de renforcer le suivi de leur mise en œuvre.