Lundi 9 août 2021, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC)  a publié la première partie de son sixième rapport, sur le réchauffement climatique. Ce rapport, rédigé par 234 scientifiques de 66 pays sur la base de plus de 14 000 études scientifiques, présente l’état actuel des connaissances sur le changement climatique et ses dernières tendances, ainsi que de nouvelles projections climatiques mondiales et régionales – en fonction de différents scénarios socio-économiques -, portant notamment sur la température, les précipitations et la hausse moyenne du niveau des mers.

Le constat des scientifiques du GIEC est sans appel : le dérèglement climatique s’intensifie, s’accélère et n’épargne aucune région du globe. La hausse de la température globale s’est encore accentuée, à un rythme qui fera très probablement dépasser le seuil de 1,5°C de réchauffement depuis l’ère préindustrielle entre 2021 et 2040.

Pour limiter et stabiliser le réchauffement climatique sous les 2°C, voire à 1,5°C, le GIEC réaffirme qu’il faut baisser les émissions de CO2 rapidement et atteindre zéro émissions nettes de CO2 autour de 2050 ainsi qu’une forte réduction des émissions des autres gaz à effet de serre.

Les conséquences du changement climatique déjà observées seront accentuées au fur et à mesure du réchauffement global. Cela touche notamment les extrêmes de température, l’intensité des précipitations, la sévérité des sécheresses, l’augmentation en fréquence et intensité des événements climatiques aujourd’hui rares.

Certains impacts, comme la montée du niveau de la mer ou encore la fonte des calottes glaciaires, seront irréversibles à l’échelle de plusieurs centaines voire milliers d’années. Les mécanismes naturels d’absorption du carbone, notamment par les forêts et les océans, seront de moins en moins efficaces.

Ce rapport renforce la volonté de la France de continuer à agir, au niveau international et au niveau national, dans le cadre de l’accord de Paris pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et se préparer à certains impacts devenus inéluctables du changement climatique.

Sous l’impulsion notamment de la France, l’Union européenne a adopté un objectif de neutralité carbone pour 2050 et a rehaussé son ambition en portant son objectif de réduction des émissions nettes à au moins 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990. La Commission européenne a publié le 14 juillet une série de propositions législatives pour mettre en œuvre cette ambition.

Au niveau national, la loi climat et résilience, issue des travaux de la Convention citoyenne pour le climat, met en place de nouvelles mesures sur les transports, la rénovation des logements ou encore la lutte contre l’artificialisation qui contribueront, avec l’ensemble des mesures déjà prises au cours du quinquennat, à atteindre nos objectifs.

Quels sont les principaux enseignement du 6e rapport du GIEC sur le réchauffement climatique ?

Selon le rapport, la température de la planète devrait augmenter de 1,5°C dès 2030, soit dix ans plus tôt que la précédente prévision du Giec. Le Giec étudie cinq scénarios et le plus pessimiste prévoit un réchauffement compris entre 3,3 et 5,7°C.

Cette hypothèse n’est pas à négliger car de nombreux États n’ont pas revu leurs engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de l’accord de Paris de 2015 était de limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C. Or la tendance actuelle est plutôt celle d’un réchauffement de 4°C ou 5°C. Par ailleurs, les experts ont démontré que la canicule approchant les 50°C qu’a subie le Canada en juin 2021 n’aurait pas été possible sans le changement climatique. Celui-ci multiplie par 150 le risque de survenue d’une canicule.

Le réchauffement climatique est désormais d’actualité, avec des conséquences « irréversibles pour des siècles ou des millénaires », alerte le Giec. Le niveau des océans s’est élevé de 20 cm depuis un siècle, et le rythme de cette hausse s’est accéléré durant la dernière décennie avec la fonte des calottes glaciaires. D’après les prévisions, la mer pourrait gagner un mètre d’ici 2100 et deux mètres d’ici 2300, mais l’incertitude concernant les calottes laisse possible l’hypothèse d’une augmentation de deux mètres dès 2100.

Dans son rapport, le Giec démontre que l’activité humaine est responsable « sans équivoque » du réchauffement climatique, qui provoque « des changements rapides dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère ». Les précédents rapports qualifiaient la responsabilité humaine d’« extrêmement probable ».

La concentration de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère depuis 2011 est en moyenne de 410 parties par million (ppm), un niveau jamais atteint depuis deux millions d’années. Le CO2 est le principal agent des gaz à effet de serre, qui sont à l’origine du réchauffement climatique. Les émissions de CO2 sont, elles, largement dues aux énergies fossiles.

Toute la planète chauffe et certaines régions plus que d’autres. Selon les experts, la fonte des calottes glaciaires constitue un « point de rupture« . Elle aura des conséquences dévastatrices, radicales et même irréversibles pour la planète et l’humanité.

(Source vie-publique.fr)