Le Gouvernement a annoncé une hausse des tarifs réglementés de l’électricité à partir du 1er février 2024. Cette hausse intervient dans le cadre de la fin progressive du bouclier tarifaire mis en place par le Gouvernement et prévue en février 2025.
La hausse du prix de l’électricité qui s’applique au 1er février 2024 est de 8,6% pour les tarifs normaux et de 9,8% pour les tarifs heures creuses/heures pleines. sur les factures d’électricité des ménages et des entreprises. L’État continuera donc de prendre à sa charge une partie des factures des Français pendant une année encore. Cette mesure entraine par ailleurs une perte de trois milliards de recettes dans le budget de l’État en 2024.
Le contexte
En 2022, les prix de l’électricité ont considérablement augmenté en raison de plusieurs facteurs, notamment l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’indisponibilité du parc nucléaire, le mécanisme de formation des prix au niveau européen.
Pour contrer cette hausse, le gouvernement a instauré un bouclier tarifaire en diminuant la taxe sur l’électricité (TICFE) à 1€/MWh pour les ménages et à 0,5€/MWh pour les entreprises (comparé respectivement à 32€ et 25€/MWh avant la crise). Au total, l’État a pris à sa charge 37 % des factures d’électricité.
Ce bouclier a permis de protéger les ménages et les entreprises des hausses de prix, l’État prenant en charge plus de 50 % de la facture des Français. Sans cette intervention, le tarif réglementé aurait atteint 430 /MWh, soit plus du double des 200€/MWh observés au début de la crise.
A titre de comparaison, une famille française bénéficiant du bouclier tarifaire a payé 353€ par mois, contre 941€ pour une famille de taille similaire en Belgique, qui n’a pas mis en place un tel dispositif.
La réduction de la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité a coûté 9 milliards d’euros par an aux finances publiques, et ce coût pour le budget de l’Etat n’était pas soutenable à long terme. C’est pourquoi le Gouvernement a toujours été clair sur le fait que la sortie progressive du bouclier tarifaire serait accompagnée de la réintroduction cette taxe.
L’inflation pesant toujours beaucoup sur le pouvoir d’achat des français, le Ministre de l’Économie a néanmoins décidé que la taxe ne serait pas intégralement rétablie et resterait inférieure au niveau d’avant-crise (32€/MWH). À partir du 1er février 2024, elle sera donc fixée à 21€/MWh, au lieu des 32€/MWh initialement envisagés pour revenir au niveau d’avant la crise te la flambée des prix de l’énergie. (1MWh=0,001KWh).
Des aides maintenues jusqu’en 2025
L’État continuera par ailleurs à agir de façon importante pour contenir les prix de l’électricité en 2024 :
- en maintenant la taxe sur l’électricité en-dessous de son niveau d’avant-crise,
- en maintenant le chèque énergie pour les ménages les plus vulnérables (en moyenne près de 150€ pour 6 millions de Français),
- et en maintenant des aides pour les entreprises ayant conclu des contrats au pic de la crise.
Il est important de souligner que la facture d’électricité des ménages français demeure parmi les plus basses en Europe. En effet, à la fin de 2023, elle s’élevait à environ 900€/an, comparée à 1 500€ au Royaume-Uni et 1 300€ en Allemagne, comme le montre le graphique ci-dessous.
Au niveau de l’Union européenne, la réforme du marché de l’électricité devrait apporter une protection supplémentaire. Cette initiative est une réponse à long terme de l’UE à la crise énergétique de 2022 visant à réduire la dépendance des prix de l’électricité vis-à-vis des combustibles fossiles (gaz, charbon, pétrole). Cela devrait créer un amortisseur entre les marchés et les factures d’électricité des consommateurs.
Pour plus d’informations : https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/283337-le-prix-de-lelectricite-en-8-questions