Un peu d’histoire.
C’est le 6 juillet 1880 que fut promulguée la loi Raspail instituant le 14 juillet comme Fête nationale. Cet héritage est un trésor à double titre.
Commémorer le 14 juillet, c’est d’abord célébrer la liberté. Celle que symbolise la prise de la Bastille en 1789, lorsque le peuple de Paris s’empare de cette vieille prison médiévale qui représente à elle-seule tout l’arbitraire du pouvoir royal. La liberté politique nait des pierres démantelées de cette austère citadelle, bientôt rejointe par l’égalité et la fraternité qu’énoncera un mois plus tard la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen.
Mais le 14 juillet c’est aussi la fête de l’unité, celle qui fut honorée en 1790 lors de la première fête de la Fédération. Sur le Champ de Mars, défilèrent alors les gardes nationaux sous les applaudissements de toutes les diversités françaises : c’est Louis XVI qui adoube l’idée constitutionnelle en lui prêtant serment ; c’est La Fayette, cet aristocrate d’Ancien Régime, épris de liberté qui fut un passeur de démocratie ; c’est l’Assemblée nationale surtout, célébrée par les citoyens rassemblés, qui apparait alors comme le cœur vivant du nouveau régime démocratique. Si la fête de la Fédération symbolise ainsi l’unité de la Nation française, elle célèbre aussi les liens entre le peuple et son armée « instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée » et qui le démontre en prêtant serment à la Nation.
Commémorer le 14 juillet c’est donc célébrer la liberté politique et l’unité nationale. Ce fut vrai en 1789 et en 1790. C’est vrai encore en 2023. Mais le faire aujourd’hui a une ampleur particulière avec le retour de la guerre en Europe et l’agression par une Russie autoritaire d’une Ukraine démocratique. L’invasion de l’Ukraine par la Russie nous rappelle un élément essentiel pour une société démocratique : nulle défense efficace sans résilience des institutions, sans ténacité de la Nation, sans engagement des citoyens. Peu imaginaient que plus d’un an et demi après le début de l’invasion russe, l’Ukraine non seulement résisterait, mais serait encore en mesure de lancer une contre-offensive. C’est la force d’une démocratie qui croit à la liberté et à l’unité.
Célébrer le 14 juillet en 2023 c’est donc encore et toujours une question de liberté et d’unité. Les cérémonies militaires de présentation des troupes le 14 juillet dans nos villes de France rendent hommage aux soldats qui s’engagent, parfois jusqu’au sacrifice suprême, pour défendre les valeurs de la République et les intérêts de la France mais aussi, surtout, pour défendre notre idéal démocratique, garant de notre unité et de notre liberté.
Le 14 juillet, nous célébrons aussi toutes celles et ceux qui s’engagent pour la liberté, l’égalité, la fraternité, tet nous protègent parfois au péril de leur vie.
Vive la République. Vive la France.