J’ai cosigné, avec mes 53 collègues Députés de La République En Marche, cette tribune écrite à l’initiative de Sandrine Le Feur, Députée du Finistère.
« Nous, députés de La République en Marche ! demandons une interdiction de la commercialisation du Glyphosate et de son utilisation le plus rapidement possible. Nous estimons que ce produit nocif, aujourd’hui largement utilisé, doit être abandonné.
La France votera contre le renouvellement de l’utilisation du glyphosate pour dix ans et nous nous félicitons de la position responsable de notre pays.
A présent nous demandons aux pays membres de l’UE de soutenir cette orientation.
Sortir du glyphosate, tout en accompagnant comme il se doit les agriculteurs dans cette transition, dans un calendrier court et réaliste, est un bon compromis. Lors du vote en 2016, la France s’était abstenue. Nous attendons aujourd’hui une prise de conscience et de responsabilité forte de notre pays.
Pourquoi faut-il interdire la commercialisation ainsi que l’utilisation du glyphosate?
En France huit-mille tonnes sont pulvérisées chaque année. Plusieurs études sérieuses et étayées, dès 2015 par le CIRC le centre international de recherche sur le cancer, ont classé le glyphosate comme substance « cancérogène probable ». Il y a donc urgence.
Voter contre pour préserver notre santé : aujourd’hui, il est impossible de ne pas respirer ou ingérer du glyphosate. Le glyphosate est partout dans notre alimentation sans même que nous le sachions. C’est une véritable question de santé publique. Par exemple, bien qu’interdite en France depuis les années 2000, certains pratiqueraient encore la dessiccation : une semaine avant la récolte, l’usage serait de pulvériser sur certaines céréales et légumineuses le glyphosate et ses adjuvants.
Voter contre pour notre planète : ces substances n’affectent pas uniquement les mauvaises herbes contre lesquelles on les utilise. Le glyphosate perturbe la vie des sols sauvages, aquatiques, la biodiversité et met en péril tout notre écosystème.
Voter contre pour accompagner notre agriculture : parmi les défenseurs du glyphosate, l’argument de ses partisans qui revient en boucle est qu’il évite les passages mécaniques avant la mise en culture suivante. C’est effectivement le cas. Mais que voulons-nous vraiment? Continuer dans un système totalement dépendant des produits chimiques et qui arrive à bout de souffle? Un système qui rend les agriculteurs asservis à l’agro-industrie ou alors inventer une agriculture d’excellence qui combine qualité nutritionnelle, respect de l’environnement et santé publique? Au sommet de l’état, le choix du bon sens a déjà été fait.
Réduire progressivement l’usage des pesticides est un engagement d’Emmanuel Macron et rappelé lors des questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale par le Premier Ministre Edouard Philippe.
Le gouvernement a d’ailleurs déjà adopté des mesures fortes pour impulser une dynamique. Un effort conséquent a été fait : cinq milliards d’euros sur cinq ans dans la modernisation agricole. Ces crédits doivent servir entre autre à aider les agriculteurs à s’équiper d’outils alternatifs pour trouver enfin une alternative à l’utilisation du glyphosate.
Il est de notre devoir d’accompagner les agriculteurs dans cette transition.
De nombreux agriculteurs se passent déjà de glyphosate en le remplaçant par les rotations des cultures, un choix d’espèces adaptées ou des faux semis, couverts végétaux adaptés…
Les alternatives sont déjà à notre portée et d’autres sont encore à développer.
La qualité et la réputation de notre agriculture française ne sont plus à démontrer. Beaucoup de pays nous l’envient. L’interdiction du glyphosate ne ferait que renforcer cette image et apporterait une véritable valeur ajoutée à notre l’agriculture.
Voter contre au nom des valeurs de la France : soyons à la hauteur de l’enjeu et de l’attente des Français en prenant cette décision historique. Préservons les futures générations. Aidons nos agriculteurs et replaçons notre nation dans le rôle qu’elle a toujours eu, celle de nation pionnière et visionnaire.
Nous, députés de La République en Marche ! appelons à un vote responsable, respectant la santé de tous ».
Les signataires
Sandrine Le Feur, Jean-Charles Larsonneur, Barbara Pompili, Bérangère Abba, Gaël Le Bohec, Jean-Luc Fugit, Laurence Maillart-Méhaignerie, Matthieu Orphelin, Gabriel Attal, Saïd Ahamada, Patrice Anato, Christophe Arend, Didier Baichère, Frédéric Barbier, Danielle Brulebois, Lionel Causse, Emilie Chalas, Annie Chapelier, Fannette Charvier, Mireille Clapot, Jean-Charles Colas-Roy, Yolaine de Courson, Nicole Dubré-Chirat, Jacqueline Dubois, Frédérique Dumas, Loïc Dombreval, Catherine Fabre, Laurence Gayte, Joël Giraud, Christine Hennion, Sandrine Josso, Hubert Julien-Laferrière, Yannick Kerlogot, Annaïg Le Meur, Fabrice Le Vigoureux, Marion Lenne, Marjolaine Meynier-Millefert, Jean-Michel Mis, Sereine Mauborgne, Sandrine Mörch, Sophie Panonacle, Anne-Laurence Petel, Cécile Rilhac, Véronique Riotton, Xavier Roseren, Nathalie Sarles, Denis Sommer, Stéphane Testé, Nicole Trisse, Huguette Tiegna, Valérie Thomas, Jean-Louis Touraine, Laurence Vanceunebrock-Mialon, Jean-Marc Zulesi.
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