Le vrai / faux de la loi Blanquer.  Les postes de directeur d’école primaire supprimés, des cours donnés par des étudiants… Le projet de loi Blanquer, « Pour une école de la confiance », est la cible de nombreuses rumeurs et intox.

Les postes de directeur d’école primaire vont disparaître. Ce sera désormais le principal de collège qui aura en charge la gestion de ces écoles.
FAUX – il n’y aura aucune suppression de poste de directeur d’école. Le projet de loi “Pour une école de la confiance” permet de créer des “établissements publics des savoirs fondamentaux”. L’idée est ici de rapprocher l’école primaire et le collège pour concevoir un projet  pédagogique plus cohérent, avec une équipe rassemblée autour d’une direction commune. Le projet de loi précise bien qu’il s’agit d’une association entre le collège et l’école primaire mais pas d’un regroupement.
Un “établissement public des savoirs fondamentaux” ne sera créé qu’après l’accord préalable des collectivités et n’a aucun caractère d’obligation. AUCUN projet n’existera sans l’accord du ou des maires concernés et du conseil départemental.

Par exemple, dans un collège dont dépendra plusieurs écoles : le principal sera assisté d’un adjoint en charge du premier degré (coordination, suivi pédagogique, conseil des maîtres et relation avec les familles) et chaque école du réseau conservera un directeur, responsable du site, qui sera l’interlocuteur au quotidien des familles et de la municipalité.

Jean-Michel Blanquer l’a rappelé mardi 19 mars aux QAG : avec les créations de postes dans l’école primaire, le taux d’encadrement s’améliore, rentrée après rentrée, dans tous les départements. Et il a rassuré les directeurs d’école sur les « établissements publics des savoirs fondamentaux » qui ne seront « imposés à personne ». Ces établissements n’existeront que là où les communautés éducatives le souhaiteront.

Les cours ne seront plus donnés par des enseignants diplômés mais par des étudiants en deuxième année de licence.
FAUX – Les étudiants de L2 pourront découvrir le métier d’enseignant mais ne pourront pas prendre une classe en charge seuls : ils feront de l’aide aux devoirs ou de la co-intervention. Ils toucheront près de 700€. Cela concernera 1 500 étudiants de L2 dès la rentrée prochaine. Leur fonction évoluera en fonction de leur niveau d’étude. Ils commenceront à prendre des responsabilités devant la classe en M1 où ils seront rémunérés 980€.

On va supprimer la liberté d’expression des enseignants. 
FAUX – La liberté d’expression des enseignants n’est pas réduite ! L’article de loi rappelle simplement le devoir de neutralité de tout fonctionnaire. Il demande également aux parents et aux élèves de respecter l’institution et les personnels.

Les écoles de proximité seront supprimées.
FAUX – Cette affirmation fait référence à la mise en place des établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF), à l’initiative des collectivités territoriales. Le cadre législatif offre une souplesse aux collectivités territoriales intéressées qui pourront l’adapter à leurs spécificités locales. Ainsi, aucun projet ne verra le jour sans l’accord du ou des maires concernés, du conseil départemental et du recteur. L’objectif est de créer une continuité dans le parcours scolaire de l’élève pour éviter les effets de ruptures entre le collège et l’école, rien de plus.

L’indépendance de l’évaluation du système scolaire est remis en cause.
FAUX – Le projet de loi créé le Conseil d’Évaluation de l’École, remplaçant l’actuel Cnesco. Il aura comme principales missions de produire un cadre méthodologique et les outils d’évaluation des établissements. Les représentants du ministre y seront minoritaires, et la présence de représentants des deux chambres du Parlement, en assurera l’indépendance.

Les écoles maternelles et les jardins d’enfants sont mis en concurrence.
FAUX – C’est faux. Un amendement permet aux jardins d’enfants de poursuivre leur activité temporairement durant 2 ans, le temps que l’abaissement de l’âge obligatoire d’instruction soit pleinement incorporé à notre système. C’est simplement une mesure qui permet de mieux s’adapter aux réalités des acteurs du terrain.

La loi imposera des charges supplémentaires aux communes.
FAUX – Cette affirmation fait référence à l’abaissement de l’âge obligatoire d’instruction à 3 ans. Les communes finançaient déjà leurs écoles maternelles publiques. Si celles-ci accueillent plus d’enfants les années prochaines, l’État compensera la hausse des dépenses pour la commune. De la même façon, si la commune ne finançait pas ses écoles maternelles privées, elle le fera désormais et sera intégralement compensée par l’Etat.

Consultez le projet de loi en cliquant ici