Le premier week-end de décembre a eu lieu la grande collecte annuelle de la Banque Alimentaire. Accompagnée de Gilles Le Pottier, président de la Banque Alimentaire d’Ille-et-Vilaine, Michel Ratero, coordinateur magasin et quelques bénévoles, j’ai pu participer à cette collecte à l’Intermarché du Gast, dans le quartier de Maurepas à Rennes. J’ai profité de cette occasion pour promouvoir cette association dont le travail quotidien est méconnu mais vital pour de nombreuses familles en situation précaire et qui permet d’alimenter notamment les épiceries sociales et solidaires présentes partout sur le territoire. La banque alimentaire collecte gratuitement des denrées et des produits de première nécessité auprès d’organismes publics et privés. Premier réseau d’aide alimentaire en France, elle dépend à 41% des dons des grandes surfaces, à 11% des collectes, à 24% des industriels et des producteurs et à 24% de financements européens et français.

Le 16 novembre dernier, j’étais déjà allée à la rencontre des bénévoles de l’association à Pacé avec Jacques Bailet, le Président de la Fédération Française des Banques Alimentaires. Nous avions alors échangé sur les évolutions récentes du don, le bilan de cette année écoulée ainsi que de leurs objectifs pour 2019.

En 2017 en Ille-Et-Vilaine, les bénévoles ont collecté 1042 tonnes de denrées, dont 680 sauvés du gaspillage alimentaire. La grande collecte a représenté pour le département 162 tonnes en 2017 et plus de 170 tonnes cette année. Cette année, plus de 300 bénévoles ponctuels étaient présents dans 140 points de vente et qui se sont chargés du premier tri et du stockage à partir des locaux mis à disposition par le SPACE au Parc Expo (Bruz). Ensuite, ils se chargent de répartir ces dons chez ses partenaires : épiceries sociales ou associations locales…

Depuis 2016 un dispositif est en place pour encourager le don alimentaire grâce à la loi n° 2016-138 du 11 février 2016 dites « Garot ». Elle permet aux entreprises d’optimiser l’impact économique de leurs choix en bénéficiant d’une défiscalisation quand elles font des dons aux associations caritatives. Il convient, toutefois, que tous les acteurs jouent le jeu. Or, Jacques Bailet, Président de la Fédération française des banques alimentaires, m’a alerté sur une dégradation de la qualité des dons reçus. Un contrôle est bien évidemment réalisé lors de la réception des denrées dans les entrepôts de Pacé, puisque les produits doivent répondre aux normes de sécurité et de qualité. Malheureusement, de plus en plus de produits doivent être jetés au moment de ce tri. Alors d’autres circuits rentrent en jeu, certains produits peuvent alimenter l’économie circulaire (méthanisation chez un agriculteur partenaire), d’autres sont définitivement jetés.

Tous ces éléments ont renforcé l’idée de mieux sécuriser le don alimentaire dans l’article 88 de la loi «Agriculture et Alimentation» du 30 octobre 2018 en l’élargissant à la restauration collective et à l’industrie agro-alimentaire.

 

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