En France, l’agriculture biologique a connu en 2018 une année record. Avec 5 000 exploitations supplémentaires, on compte 41600 fermes engagées en agriculture biologique, soit près de 9,5% des exploitations françaises.

De la production à la distribution, le développement du secteur entretient et génère de l’emploi dans les territoires pour répondre à une demande toujours croissante des consommateurs : plus de la moitié des Français (57%) déclarent avoir modifié leurs comportements alimentaires et culinaires en 2018. Par ailleurs, près de 5 % de la consommation alimentaire des ménages est consacrée aux produits bio.

La filière bio est donc en plein développement. Entre 2016 et 2017, le marché bio a progressé de 17,8% pour atteindre 8,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le chiffre d’affaires de la bio en France a été multiplié par 4 en 10 ans (2,1 milliards en 2007). En 2018, la valeur des achats des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique a progressé de 1,4 milliard d’euros soit une croissance de +15,7 % par rapport à 2017.

Les nouvelles mesures de la loi EGAlim pour développer la production bio

Le décret publié le 24 avril 2019 fixe les dispositions d’application l’article 24 de la loi du 30 octobre 2018 dite loi EGalim sur les nouvelles obligations instaurées pour les établissements de restauration collective. Au plus tard le 1er janvier 2022, les repas servis en restauration collective dans tous les établissements chargés d’une mission de service public devront compter 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits biologiques.

En 2018, la restauration collective (hors foyers) a acheté pour 555 millions d’euros de produits bio hors taxe. La restauration collective à caractère social enregistre une croissance record de +28 % par rapport à 2017 qui fait écho aux annonces de la loi EGalim et aux attentes des consommateurs.

La bio en Bretagne et en Ille-et-Vilaine

En 10 ans, le nombre de fermes bretonnes certifiées bio a augmenté significativement, passant de 1 050 en 2009 à 3080 au 1erjanvier 2019.  En Bretagne, les fermes bio représentent aujourd’hui 11,5% des fermes contre 2,8% au 1er janvier 2009. La Bretagne est la 6e région française en nombre de fermes bio.

Le nombre d’installations-conversions a été stable de 2012 à 2014, puis a connu une forte progression en 2015 et 2016. Alors que depuis 2011, le développement de la bio reposait essentiellement sur les créations de nouvelles fermes, depuis début 2016, deux nouvelles certifications sur 3 résultent d’une conversion.

Les surfaces en conversion en Bretagne continuent d’augmenter. Alors que la Bretagne comptait 52 030 hectares de surfaces bio et conversion en 2011, ces surfaces dépassent actuellement les 87 000 hectares. Les deux plus grands secteurs bio en termes de surface cultivée sont les céréales (3421 hectares de cultures) et les cultures fourragères (16 035 hectares).

Cette progression est marquée par deux grandes tendances : l’installation en maraîchage et la conversion en bovins lait. La Bretagne est la première région productrice d’œufs et de légumes bio, et la seconde région productrice de lait bio derrière les Pays de la Loire. Les productions de légumes et de lait bio connaissent également un fort développement. Une ferme bio sur quatre produit des légumes. Même ratio pour les fermes laitières avec également une ferme sur 4.

L’agriculture biologique est productrice d’emplois locaux. On compte en moyenne 2,4 emplois sur une ferme bio, contre 1,5 sur une ferme conventionnelle. Aujourd’hui, en France, la bio emploie 134 500 personnes (dont 88 400 emplois directs dans les fermes), ce qui représente 12,5% des emplois agricoles nationaux. En Bretagne, on estime à 1450 le nombre de salariés embauchés à temps plein sur les fermes bio en 2016.

Si le secteur se développe aussi rapidement, c’est que la consommation de produits bio est aussi en pleine expansion. En Bretagne, 77% des gens consomment des produits bio au moins une fois par mois et 18% en consomment tous les jours.

En Ille-et-Vilaine, on comptait 771 exploitations bio en 2018, c’est 13,4% de plus qu’en 2017. Les surfaces certifiées bio ont augmenté de 22,1%. On compte aujourd’hui 295 transformateurs et 92 distributeurs de la filière bio.

 

Les productions bio en Bretagne et en Ille et Vilaine :


Source : Agencebio

Le cahier des charges de la bio

Depuis le 1erjanvier 2009, l’agriculture biologique est encadrée par deux règlements européens : un règlement « cadre » qui édicte les grands principes de la production bio et un règlement « d’application » qui fixe les règles concrètes à appliquer sur le terrain.

Un nouveau règlement bio a été publié le 14 juin au Journal officiel de l’Union européenne. Il entrera en vigueur le 1er janvier 2021. Le texte fixe que la production biologique est « un système global de gestion agricole et de production alimentaire qui allie les meilleures pratiques en matière d’environnement et d’action pour le climat, un degré élevé de biodiversité, la préservation des ressources naturelles et l’application de normes élevées en matière de bien-être animal et des normes de production élevées répondant à la demande exprimée par un nombre croissant de consommateurs désireux de se procurer des produits obtenus grâce à des substances et à des procédés naturels »

La réglementation en agriculture biologique interdit l’usage de produits chimiques de synthèse tels que les pesticides, avec toutes les retombées positives que cela suppose pour l’environnement et la santé du consommateur.

L’élevage bio doit se conformer aux besoins spécifiques des différentes espèces animales et tenir compte des deux grands principes de la bio qui sont le lien au sol et le respect du bien-être animal. Les animaux, nourris avec des aliments naturels, sains et variés, sont eux-mêmes source de fumure organique permettant le maintien de la fertilité des sols. L’efficacité économique de l’élevage repose très fortement sur ses possibilités d’autonomie alimentaire.

Tous les opérateurs de la production biologique, de l’agriculteur, jusqu’au distributeur doivent respecter le règlement européen en vigueur. Ils sont contrôlés par des organismes certificateurs (OC) indépendants, agréés par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO).

Les produits qui en sont issus peuvent porter le logo bio européen et la marque AB.

Pour aller plus loin :

✚ L’observatoire de la production biologique en Bretagne :https://www.agrobio-bretagne.org/observatoire/

✚ Les chiffres clefs du bio en Bretagne : http://produirebioenbretagne.fr/les-chiffres/

✚ Les chiffres clefs du bio en France : https://www.agencebio.org/vos-outils/les-chiffres-cles/

✚ Pour plus d’informations sur les évolutions de la réglementation bio : https://www.produire-bio.fr/cest-quoi-la-bio/le-cahier-des-charges/